Le décret du 15 avril 1806 décide la création d'un régiment de dragons de la Garde, par prélèvement d'hommes dans chacun des trente régiments de dragons de la ligne existants. Ils se distinguent particulièrement durant les batailles d'Eylau (1807), Hanau (1813) et Waterloo (1815). En 1811, six de ces régiments sont convertis en chevau-légers lanciers. Devenu « corps royal des Dragons de France » en mai 1814, le régiment est reconstitué pendant les Cent-Jours, mais il est finitivement licencié en décembre 1815.
Dès l'Ancien Régime, les dragons sont dotés d'un casque à peau de panthère ou léopard, qu'ils conservent sous le Premier Empire, avec quelques modifications. La taille 'agrandit et apparaissent la visière et les jugulaires.
Le bandeau en cuir initialement recouvert de peau de anthère, et aujourd'hui disparu, est ici peint. Le cimier est constitué de deux ailerons estampés de moulures et de godrons décroissant vers l'arrière sur un fond sablé, d'un masque sur lequel une aigle couronnée repose sur les foudres de Jupiter et un soubassement estampé de branchages noués et enfin d'un couvre cimier gravé de
rinceaux. Le porte aigrette comprend une lentille et une douille, d'où sort une aigrette de crins noirs. La mentonnière en cuir est recouverte de velours, supportant dix-huit écailles embouties, la dernière percée pour le passage de l'agrafe de la rosette ; chaque mentonnière est munie d'un petit cordonnet avec gland de fil de métal doré. La rosette (appelée plus tard rosace) de jugulaire est
ronde, portant une étoile en relief au centre, le fond sablé et rainuré sur le pourtour. Le porte-plumet de section carrée est ciselé dans ses parties haute et basse. La coiffe est en basane, avec sa partie supérieure en soie. La crinière de crin noir prend naissance à l'arrière de l'aigrette sous le couvre cimier, l'arrière de sa semelle est
prolongé par une languette, et vient s'attacher à une boucle fixée au bandeau. Toutes les pièces métalliques sont en laiton doré à l'or fin. La forme de ce casque, dont la bombe et la visière sont dans le même prolongement, correspond au modèle porté par les officiers de dragons de la garde entre 1811 et 1815. Cette coiffure a appartenu au chef d'escadrons Antoine Dulac et a été portée notamment à la bataille de Waterloo, où il fut blessé pour la troisième fois.